Cèdre

(Cedrus)

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cèdre du Liban
parc Raymond Sibille
février 2004
cèdre de l'Himalaya
parc Raymond Sibille
mai 2004
cèdre de l'Atlas
ave du bois de Verrières
avril 2004
cèdre de l'Atlas
parc Bourdeau
avril 2004
cèdres
parc de Sceaux
septembre  2004
cèdre
parc de Sceaux
septembre  2004

Description :

Cedrus est un genre qui comprend des arbres de dimensions moyennes ou grandes, à grosses branches et ramure étalée, pyramidale, ronde ou tabulaire. Les aiguilles, pointues, sont groupées en touffes. Les cônes, de forme cylindrique et arrondie, se désarticulent à maturité et laissent tomber les graines. Ce genre présente une distribution méditerranéenne et himalayenne et est caractérisé par sa floraison automnale.

Le cèdre du Liban

Célèbre dans l'Antiquité en raison de son bois, apprécié pour son odeur et pour son incorruptibilité, le cèdre du Liban (Cedrus libani) est moins haut (25 à 40 m) que les cèdres de l'Atlas (Cedrus atlantica) et de l'Himalaya (Cedrus deodara) mais peut parfois les égaler. Sa croissance est lente. Ses branches sont longues et tendent à se disposer horizontalement ou même à s'incliner vers le sol. La cime est tabulaire, l'écorce gris foncé; les aiguilles, courtes, sont d'un vert foncé. Les cônes sont longs de 7 à 10 cm, larges de 4 à 7 cm, et d'abord pourpre violacé, puis gris verdâtre. Originaire de la Méditerranée orientale, du Liban, de Cilicie et des monts Taurus, ce conifère a été introduit en Europe à plusieurs reprises au cours des XVIe et XVIIe siècles et cultivé à des fins décoratives en raison de son port majestueux. Cet arbre a cependant peu d'importance sur le plan commercial à cause de son développement lent. Son aspect et sa résistance au temps et aux attaques des parasites inspirèrent certainement le choix avisé de Salomon qui fit construire avec son bois le Temple et le palais royal de Jérusalem.

 


Le cèdre de l'Himalaya

Le nom latin du cèdre de l'Himalaya (Cedrus deodara) dérive du sanscrit devadara («arbre des dieux»), du fait de la vénération dont il était l'objet en raison de sa majesté. D'une hauteur de 50 m en moyenne, cet arbre a une ramure pyramidale à cime inclinée. Ses branches principales sont délicates et horizontales, ses rameaux sont rougeâtres, légèrement velus et pendants. Son écorce est gris foncé, ses aiguilles sont longues et souples. Les fleurs mâles sont d'abord verdâtres, puis rose violacé; les fleurs femelles sont vert violacé ou vert bleuté. Les cônes, d'abord violacés puis bruns, sont longs de 7 à 10 cm, ovoïdes, arrondis, mais jamais creux au sommet. Ils ont des écailles à dos lisse. Ils mûrissent tous les deux ans. Après la fécondation des ovules, il se forme entre les écailles des graines triangulaires, longues d'environ 1,5 cm. Originaire de l'Himalaya, de l'Afghanistan et du Béloutchistan, cette espèce aime la lumière et une humidité atmosphérique relativement élevée, mais craint les gels prolongés. C'est ainsi qu'en Europe centrale les arbres peuvent perdre une partie de leurs feuilles.

 

Le cèdre de l'Atlas

Le cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica) est un arbre originaire de l'Algérie et du Maroc. D'une hauteur moyenne atteignant les 50 m, il se différencie du cèdre du Liban par le fait que la partie supérieure de la ramure est plus érigée, caractéristique qui, surtout lorsqu'il est jeune, lui donne un port élancé. En outre, il se distingue par ses branches plus courtes, ascendantes, et par son écorce, gris clair, qui reste lisse et luisante jusque vers l'âge de 25 ans, pour se fissurer ensuite en écailles de petites dimensions. De même, les cônes sont plus petits (de 5 à 6 cm) avec souvent un petit creux au centre; d'abord vert jaunâtre, ils deviennent pourpre violacé avant la maturité. Selon certains botanistes, dans un passé très lointain cet arbre vivait également en Europe à l'état naturel, alors que de nos jours il est limité à une petite partie de l'Afrique du Nord. Il préfère les sols calcaires, mais, lorsqu'on le cultive, il s'adapte à des sols de types divers. De tout le genre, c'est l'espèce la plus rustique et elle peut se reproduire spontanément à partir des graines.

En savoir plus sur le cèdre

Extraits littéraires :

Invocation (François-René de Chateaubriand)

Je voudrais célébrer dans des vers ingénus
Les plantes, leurs amours, leurs penchants inconnus,
L'humble mousse attachée aux voûtes des fontaines,
L'herbe qui d'un tapis couvre les vertes plaines,
Sur ces monts exaltés le cèdre précieux
Qui parfume les airs, et s'approche des cieux
Pour offrir son encens au Dieu de la nature,
Le roseau qui frémit au bord d'une onde pure,
Le tremble au doux parler, dont le feuillage frais
Remplit de bruits légers les antiques forêts,
Et le pin qui, croissant sur des grèves sauvages,
Semble l'écho plaintif des mers et des orages :
L'innocente nature et ses tableaux touchants,
Ainsi qu'à mon amour auront part à mes chants.

(écrit à l'âge de 16 ans)

                    F.R. de Chateaubriand. Tableaux de la nature