Noyer

(Juglans)

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noyer
parc Raymond Sibille
mai 2004
noyer
square Mère Geneviève
mai 2004
noyer
quartier des Rabats
juillet 2004
noyer
rue Camille Pelletan
septembre 2004
noyer
parc Raymond Sibille
juillet 2006

 

Description :

Le noyer commun (Juglans regia) est un arbre originaire d'Asie. Son nom vient de Jovis glans, glande de Jupiter; les Romains lui accordaient déjà une grande importance. Au Moyen Âge, le sabbat des sorcières se déroulait sous un énorme noyer proche de Benevento: ce caractère magique est certainement lié au fait que le noyer n'est pas touché par la foudre. 

S'élevant à 30 m, il a un tronc droit surmonté d'une cime arrondie, à l'écorce argentée opaque, d'abord lisse puis fissurée longitudinalement. 

Les feuilles imparipennées ont jusqu'à 35 cm de long et sont composées de 5 à 9 folioles elliptiques dont la terminale est plus grande; elles ont un bord entier et sont coriaces et aromatiques. 

Les fleurs unisexuées apparaissent en avril-mai; les fleurs mâles sont réunies en chatons pendants de quelques centimètres et les feuilles en groupes de 1 à 5, à l'extrémité des rameaux de l'année. 

Le fruit est une drupe dont la pulpe se détache à maturité.

En savoir plus sur le noyer

Extraits littéraires :

Les trois noyers (Maurice Rollinat)

Qui les planta là, dans ces flaques,
Au cœur même de ces cloaques ?
Aucun ne le sait, mais on croit
Au surnaturel de l'endroit.

Narguant les ans et les tonnerres,
Les trois grands arbres centenaires
Croissent au plus creux du pays,
Aussi redoutés que haïs.

A leur groupe un effroi s'attache.
Nul n'oserait brandir sa hache
Contre l'un de ces trois noyers
Qu'on appelle les trois sorciers.

Car, si le hasard les rassemble,
Il fait aussi qu'ils se ressemblent :
Ils sont d'aspect énorme et rond,
Jumeaux de la tête et du tronc.

Ils ont la même étrange mousse,
Et le même gui monstre y pousse.
Ils sont également tordus,
Bossués, ridés et fendus.

Et, de tous points, jusqu'au gris marbre
De leur écorce, les trois arbres
Pour les yeux forment en effet
Un trio sinistre parfait.

Par le glacé de leur ombrage
Ils rendent à ce marécage
L'humidité qu'y vont pompant
Leurs grandes racines-serpent.

Au-dessus du jonc et de l'aune
Leur feuillage verdâtre et jaune
Tour à tour fixe et clapotant
Est tout le portrait de l'étang.

On ne voit que le noir plumage
Du seul corbeau dans leur branchage ;
Et c'est le diable, en tapinois,
Qui, tous les ans, cueille leurs noix.

On dit qu'ils ont les facultés,
Les façons de l'humanité,
Qu'ils parlent entre eux, se déplacent,
Qu'ils se rapprochent, s'entrelacent.

On ajoute, même, tout bas,
Qu'on les a vus, du même pas,
Cheminer roides, côte à côte,
Dressant au loin leur taille haute.

Et l'on prétend que leurs crevasses,
Autant d'âpres gueules vivaces,
Ont fait plus d'un repas hideux
Des pâtres égarés près d'eux.

Enfin, tous trois ont leur chouette
Qui, le jour, n'étant pas muette,
Pousse des plaintes de damné
Dès que le ciel s'est charbonné.

Et chacune prédit un sort :
L'une clame la maladie,
Une autre annonce l'agonie,
La troisième chante la mort.

C'est pourquoi, funeste et sacrée,
L'horreur épaissit désormais
Leur solitude. Pour jamais
On se sauve de leur contrée !

                     Paysages et paysans.   Maurice Rollinat